Situé au cœur de la vallée lotoise de la Dordogne, sur la commune de Saint-Julien-de-Lampon, le domaine de La Lauvie s’inscrit dans un environnement naturel préservé, à la croisée d’un riche passé agricole et d’une dynamique sylvicole en devenir.
Isolé mais à proximité immédiate des grands sites préhistoriques et de villages emblématiques du Périgord, ce lieu singulier bénéficie d’un positionnement à la fois discret et privilégié.
Édifié au milieu du XVIe siècle sur les pentes d’un pech calcaire datant du Jurassique ou du Crétacé, l’ancien masage de La Lauvie à Lamothe-Massaut est aujourd’hui enveloppé par un vaste parc forestier privé de plus de 10 hectares. Ce boisement, relativement jeune mais en pleine évolution, s’est constitué progressivement depuis les années 1950 sur des terres autrefois dédiées à la vigne et à l’élevage. Il subsiste d’ailleurs sur le domaine un vestige de ce passé viticole : un ancien cépage local, le prunelas, encore présent de manière résiduelle, discret témoin d’un savoir-faire paysan ancien.
La forêt actuelle témoigne d’une belle diversité. On y retrouve plusieurs peuplements : futaies d’orme, de chêne pubescent, de frêne, d’érable champêtre et de charme, parfois accompagnés de robinier, d’érable de Montpellier ou encore de merisier. Le sous-étage est ponctué d’essences telles que l’alisier torminal, le noyer ou le tilleul, tandis que la strate arbustive abrite buis, fragon, troène, cornouiller, prunelier, églantier et viorne lantane. L’ensemble évolue sur des versants nord et est, parfois accidentés, avec une desserte partielle composée de chemins forestiers et d’un GR.
Une première vague de plantation fruitière a également été initiée afin de diversifier les ressources du domaine et renouer avec son passé nourricier : pruniers, pommiers, noisetiers, cognassiers, néfliers et nashis ont été plantés. À terme, selon la nature des sols et l’exposition, d’autres essences pourraient compléter cet ensemble : poiriers dans les zones à sol frais et profond, pêchers, nectarines et figuiers dans les parties bien ensoleillées, et abricotiers dans les zones abritées du vent.
Cette mosaïque forestière, bien que touchée par des enjeux sanitaires comme la pyrale du buis ou le dépérissement des ormes, constitue un écosystème vivant et prometteur. Elle fait l’objet d’un accompagnement personnalisé avec l’association Cœur de Forêt, afin de mettre en place une gestion douce et durable : diversification des essences, valorisation du bois en autoconsommation, et préservation à long terme.
La Lauvie accueille également un lieu singulier où le bois devient langage : l’atelier D’ARCO ARTWOOD. Fondé par Clément d’Arco, artisan luthier et designer, cet espace confidentiel donne naissance à des instruments de musique façonnés à la main — basses et guitares électriques créées pièce par pièce, avec une exigence rare du détail et du son.
Clément d’Arco y explore aussi le bois dans ses formes les plus pures : mobilier contemporain, objets sculptés, créations uniques inspirées par les veines du matériau autant que par l’esthétique minimaliste. À la frontière du geste artisanal et de l’élan créatif, chaque réalisation trouve sa place entre équilibre, résonance et singularité.
La lauvie – 1992 –