
À la nuit tombée, La Lauvie s’abandonne aux murmures du temps ; seules les ombres furtives des chauves-souris et le cri des chouettes effraies troublent encore le silence de ses pierres séculaires.
Dépendant de l’ancienne paroisse de Lamothe-Massaut, La Lauvie s’inscrit au cœur de la vallée lotoise de la Dordogne, dans un paysage naturel préservé, à la croisée d’un riche passé agricole et d’une dynamique sylvicole en devenir.
Depuis des siècles, elle tisse un lien discret avec les communes voisines de Cazoulès, de Mareuil et de Sainte-Mondane.
La Lauvie n’est pas immuable. Depuis la fin du Moyen Âge, elle évolue au fil des siècles, au gré des besoins, des gestes et des rêves de ses propriétaires. Elle vit, s’adapte, se transforme lentement, sans jamais renier son âme première.
Isolée sans être éloignée, elle demeure à proximité des grands sites préhistoriques et des villages emblématiques du Périgord.
Édifiée à la fin du XVe siècle sur les pentes calcaires d’un pech, La Lauvie porte encore, sur ses murs épais, les traces d’un temps où la vigilance était de mise : de discrètes meurtrières, fines ouvertures taillées dans la pierre, témoignent silencieusement de cet héritage.
Aujourd’hui, l’ancien masage est entouré d’un parc forestier privé de plus de dix hectares, né lentement depuis les années 1950 sur des terres autrefois vouées à la vigne, à l’élevage et aux céréales.
Parmi les vestiges de ce passé rural subsiste encore un ancien cépage local, le prunelas, survivance discrète d’un savoir-faire paysan.
La forêt présente une belle diversité : ormes, chênes pubescents, frênes, érables champêtres et charmes s’y mêlent, tandis que le sous-bois accueille buis, fragon, cornouillers, prunelliers et églantiers.
Ce vivant, parfois éprouvé par la pyrale du buis ou le dépérissement des ormes, est accompagné avec soin par l’association Cœur de Forêt, dans une volonté de préservation douce et durable.
La vocation nourricière du lieu renaît aussi : pruniers, pommiers, cognassiers, néfliers et noisetiers ont été replantés, et d’autres essences viendront compléter l’ensemble selon les sols et l’exposition : poiriers, figuiers, pêchers, abricotiers.
Enfin, La Lauvie accueille aujourd’hui un lieu de création singulier : l’atelier D’ARCO ARTWOOD, fondé par Clément d’Arco, où naissent instruments de musique façonnés à la main, mobilier et objets uniques, inspirés par la pureté du bois et l’équilibre du geste.